L'art comme valeur de refuge: le cas de Paris pendant la crise de 1929
Rebecca BENAIS, A. REZAEELes crises financières se déroulent, souvent, selon un schéma prévisible, comme l’ont décrit Kindleberger et Aliber (2005). Un choc externe, tel qu’une innovation technologique ou qu’une modification politique, vient perturber l’équilibre économique. S’ensuit, généralement, une période d’expansion, alimentée par un accès facile au crédit et par une spéculation. Les prix des actifs s’envolent, et les investisseurs, en proie à un excès de confiance, négligent, alors, toute prise de décision rationnelle (Shiller, 2016). Inévitablement, la bulle éclate, entraînant une chute des prix et un resserrement du crédit. La panique s’empare des investisseurs qui se retirent du marché.
Ce phénomène, connu sous le nom de « flight-to-safety », caractérisé par un retrait massif de capitaux, est fréquent en période de crise. Les investisseurs cherchent, alors, à placer leurs fonds dans des actifs alternatifs offrant sécurité et stabilité. Idéalement, ces valeurs refuges préservent le pouvoir d’achat, voire s’apprécient, tandis que les marchés financiers traditionnels déclinent.Une question cruciale se pose, alors, pour les chercheurs et les gestionnaires d’actifs : vers quels placements se dirigent ces capitaux ? En effet, identifier ces flux permettrait aux gestionnaires d’anticiper les retraits soudains et de protéger leurs actifs. Une stratégie possible consiste à diversifier leurs portefeuilles, en y intégrant des placements alternatifs non corrélés aux marchés traditionnels.
Les chercheurs ont exploré diverses pistes de valeurs refuges, des plus classiques aux plus originales…
